L’autre jour, ma fille était particulièrement anxieuse. Je lui demandai alors s’il y avait un événement de sa journée qu’elle souhaitait me partager, car je remarquais qu’elle était plus stressée que d’habitude.
Elle me dit alors que le déménagement la préoccupe.
Normal lui dis-je, ce n’est pas rien de déménager.
Elle me répond : oui, mais je me réjouis aussi… !
Et alors, ne peut-on pas avoir peur ET se réjouir en même temps ?
Pourquoi devrait-on vivre dans un monde exclusivement « ou » ?
Du soit ceci - soit cela ?
Je suis femme, maman, coach, formatrice, cela fait des années que je me questionne, que je me forme. J’ai une relativement bonne connaissance de moi-même, de mes besoins, de mes limites, j’ai un savoir-être et un savoir-faire relationnel.
Oui, certes.
Je suis aussi quelquefois complètement inadéquate, je me mets en colère, j’ai des attitudes anti-relationnelles, j’envoie valser, je crie, etc.
Pourquoi devrai-je choisir entre la personne qui agit tout le temps comme ce qu’elle enseigne et celle qui est tout simplement humaine ? N’ai-je pas droit d’être les deux ?
Pourquoi devrai-je être dans le monde du « ou » ?
Je suis un être humain, avec des défauts, des faiblesses, des états d’âmes ET des qualités.
Pourquoi alors manquons-nous de place pour le « et » ?
Peut-être parce que l’on veut coller à une seule identité, l’identité lisse, qui plaît. Pour soi et pour les autres surtout. Mettre les gens dans des cases, c’est tellement plus simple, n’est-ce pas ? On n’aura alors plus besoin de se refaire une opinion de quelqu’un, de remettre en question ses propres filtres. Étiqueté une bonne fois pour toute !
Ne pas se figer dans un seul personnage permet d’ajouter de la richesse dans l’existence, cela permet de se voir et voir l’autre plus grand, dans sa globalité, avec moins de jugement et plus d’acceptation.
J’aime à dire que j’ai mes vulnérabilités, j’accepte depuis peu mes zones d’ombres, car elles font partie de moi et je n’ai pas honte de les nommer. Cela m’aide également à avancer, à les identifier pour les transcender… ou pas.
Et toi, comment vis-tu le monde du « et » ?
© John Martin, la création de la lumière