La prise de conscience est une grande partie de la guérison. Mais comprendre ne suffit pas à un changement.
La compréhension, c'est intellectuel.
La blessure, elle, est émotionnelle.
Un exemple.
En classe, lors d'une interro de math, le prof me fait venir au tableau. Je n'ai pas vraiment révisé, car je ne comprends rien et en plus, je n'aime pas ça.
Je bafouille, le prof se moque de moi et je suis la risée de toute la classe. Je deviens toute rouge et je me sens humiliée.
A ce moment-là de mon histoire, cette situation s'est ancrée en moi énergétiquement et émotionnellement.
Une émotion forte vécue enfant (dans un cerveau immature) va être interprétée par notre cerveau comme si on allait mourir. Ce dernier se met alors en mode survie.
Le réflexe de notre système est alors de mettre en place une protection (pour ne pas mourir) et une déconnexion émotionnelle se crée par rapport à toute situation similaire.
Plus tard, ce sera peut-être que l'on est tétanisé lorsqu'il faut parler en public, de ne pas oser parler de ce que l'on ressent, étant adulte.
Il est nécessaire d'aller à la rencontre de ce qui est revenu à notre conscience. Non pas pour l'exclure de notre système, mais au contraire pour l'inclure et en prendre soin.
Toutes les parts de notre être n'ont pas le même âge. Qui parle en ce moment ? l'enfant blessé ? ma colère ? l'adulte paisible ?
La part qui comprend a 40 ans, mais la part de l'enfant qui a été blessée, n'a pas été guéri. Le temps n'y changera rien. "C'est plus fort que moi, je suis incapable de prendre la parole en public".
La petite fille est alors réveillée et la part protectrice* qui l'a débranchée à l'école n'arrive plus à se reconnecter. On a beau vouloir, c'est plus fort que nous.
Il est alors nécessaire d'aller retrouver la petite fille. On ne peut pas changer le passé, mais on peut l'écouter. Écouter ce qui a fait mal à ce moment-là de notre vie. Et s'occuper de la blessure d'humiliation dans un but d'apaisement, de réparation, de soin. On mourra avec nos blessures, cela sera toujours sensible, mais une blessure n'est pas obligatoirement purulente.
Il est important de soigner au niveau énergétique, émotionnel, mais également au niveau relationnel. Et la bonne nouvelle, c'est que l'on peut prendre soin de tout ce qui nous a fait mal au long de notre vie, même de nos relations.
* Part protectrice : tant qu'elle voit un danger, elle bloque en nous tout ce qui s'apparente à ce danger.

Peinture : Claudia Tremblay
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