Emotions, vous avez dit émotions?

"Je suis le propre éboueur de mes déchets émotionnels" a dit Franck Lopvet.

Qui n'a jamais vécu des émotions si fortes à en perdre le contrôle ?

Si je ne m'occupe pas de traverser au présent les émotions dites "désagréables" comme la colère, la tristesse, la peur, la honte, le dégoût, la culpabilité, la déception, la frustration, qui va le faire à ma place ?

Personne.

Si je ne m'occupe pas de ces émotions refoulées depuis des années, si je ne vais pas explorer ces situations inachevées de mon enfance qui viennent se réactiver au présent, si je continue à tout mettre sous le tapis en me disant que l'eau va couler sous les ponts et que tout va s'arranger par magie, que va-t-il se passer ? Elles vont grandir en moi, s'amplifier, pour un jour me faire péter un plomb à cause d'un événement anodin.

C'est la fameuse goutte d'eau qui fait déborder le vase.

Une émotion n'est ni bien, ni mal, elle est tout simplement. C’est le signal indicateur qui me guide vers une zone sensible de ma personne qui a été heurtée, touchée et qui a retenti à ce que l’autre m’a dit, ou a fait.

Souvent à cause (ou grâce?) à mon enfant, qui justement appuie là où ça fait mal. Lui, ce petit être dont la "mission" est de faire miroir, de réparer son parent, de manière inconsciente évidemment.

Est-ce que ton enfant s'autorise des comportements qui ont été réprimés par tes propres parents lorsque tu étais enfant ? Est-ce que sa colère réveille la tienne?

Il est donc de ma responsabilité de m'occuper de ma vie intérieure, afin de ne pas déverser mes émotions sur l'autre, mais d'aller entendre chez moi ce qui est touché. Vivons nos colères, afin qu'elles ne deviennent pas des bombes. Regardons nos émotions en face, traversons-les avec courage.

Un outil simple que tu peux mettre en place pour toi ou pour ton enfant, c'est de symboliser l'émotion difficile et observer ce qu'elle vient te dire. Vis avec quelques temps, tu verras qu'elle diminuera rapidement.

Il sera alors possible de vivre des relations plus saines et plus vivantes.

Peinture : Agnes Cecile